La Presse

ITXASSOU. --Présidée par David Olaizola, la Confrérie de la cerise tiendra son chapitre inaugural le samedi 2 juin


Le fruit de la gloire

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ela peut surprendre après coup. La cerise d'Itxassou a beau être aussi célèbre que ses fameux voisins que sont le piment d'Espelette ou encore le jambon de Bayonne. Pour autant, elle ne disposait pas, jusqu'à ce jour, d'une vitrine promotionnelle comme peut l'être une confrérie. Ce sera chose faite le samedi 2 juin, puisque ce jour-là se déroulera dans le village le premier chapitre de la très officielle Confrérie de la cerise d'Itxassou, tout juste portée sur les fonts baptismaux.



Un nom évocateur. « Nous y pensions depuis une dizaine d'années, mais il a bien fallu tout ce temps pour mettre les choses en place » explique le chanteur David Olaizola, qui, en enfant du pays, a non seulement été la cheville ouvrière de ce projet, mais a également accepté d'en présider les destinées. « Dans les tournées, j'interprète toujours une chanson qui s'intitule " Agur Itxassou " et à chaque fois je vois que ce nom est très évocateur pour les gens partout en France. » C'est donc un juste retour des choses que de voir le fameux fruit consacré aujourd'hui. Plusieurs commerçants et restaurateurs du village, ainsi que toute une équipe de jeunes, se sont associés dans cette initiative qui a par ailleurs bénéficié du parrainnage et des précieux conseils de la Confrérie du piment d'Espelette, ainsi que de celle de la Garbure angloye.

La date de ce premier chapitre n'a bien sûr pas été choisie au hasard, puisqu'elle se situe à la veille de la Fête annuelle de la cerise, prévue le lendemain dimanche 3 juin. Mais attention, il s'agira de ne pas confondre ces deux événements, qui du reste ne se dérouleront pas au même endroit. Si la traditionnelle fête dominicale reste comme de coutume basée sur les hauteurs d'Atharri, le chapitre et les animations qui l'accompagnent sont prévus quant à eux à la mairie et sur la place du fronton, dans le bourg.



Avec Pottoka. Une trentaine de confréries venues de toute la France sont invitées pour cet événement, au cours duquel une quinzaine d'impétrants composeront la première promotion d'intronisés. On y trouvera des personnalités très diverses : Jean-Marie Usandisaga, le pilier de l'Aviron Bayonnais lui aussi originaire du village; le torero Julien Lescarret; Pierre Camou, le président du comité Côte Basque-Landes de rugby; Jean-Marie Mailharro, président de l'Office de tourisme de Saint-Jean-Pied-de-Port; Michel Darraïdou et Robert Lafarie, grands maîtres respectifs du Piment d'Espelette et de la Garbure angloye, etc.

La journée, qui débutera par un apéritif servi dans les cafés de la place, se poursuivra, à 16 h, par le concert de Valery Orlov accompagné de l'ensemble Sadko. On ne le présente plus, Pottoka, la mascotte de l'Aviron Bayonnais, sera lui aussi de la partie pour uen séance de dédicaces à partir de 17 h. Après les intronisations, prévues pour 18 h 30, défilé des confréries suivie d'un apéririf-concert et d'un repas sur réservation.

Pendant toute la journée se déroulera également un marché artisanal, ainsi qu'un marché des produits du terroir. « Pas question d'y trouver de la cerise venue d'ailleurs que d'Itxassou », précise David Olaizola.

C

 
CERISE : IL LUI FALLAIT UN "PAPA"

mercredi 30 mai 2007.

Parrainée par les confréries du Piment d’Espelette, de la Garbure Angloye et soutenue par celle du Jambon de Bayonne, la nouvelle confrérie de la Cerise d’Itxassou est allée chercher son « papa », à Paris.


Agur jaunak tête nue


Même s’il ne cherche pas à l’imiter, David Olaizola, ténor basque, fondateur et grand-maître de la nouvelle confrérie de la Cerise d’Itxassou, court aussi vite que le nouveau président de la République, M. Nicolas Sarkozy. Comme Napoléon Bonaparte il écrit plusieurs lettres en même temps, se transporte pour guerroyer sur des fronts divers et variés. Sans escorte, mais avec un GPS bien affûté, il se déplace dans Paris sans la moindre hésitation du volant, entre taxis et livreurs de pizzas. Il ne fatigue pas, excepté ceux qui ont du mal à suivre son régime de déplacement.
Engagé sur la voie confrérique et défenseur d’un produit de la terre, il a cherché une paternité à son enfant de la nature et l’a trouvée dans le dixième arrondissement de Paris, « chez Papa », précisément.

Ah si je savais le basque !


On notera que cette naissance, assez inattendue, intervient en 2007, année au cours de laquelle les cerises sont rares et atteignent un prix rédhibitoire à l’étal. Mais on sait bien que les enfants de l’amour naissent en général au cours de tempêtes et qu’ensuite ils s’en trouvent fortifiés.



Baptême parisien confrérie de la cerise d’Itxassou ches papa, c’est là


Ce baptême sur les bords de Seine a rassemblé le conseil magistral de la confrérie de la cerise et ses parrains, Michel Darraidou, grand-maître de la confrérie du piment d’Espelette, Robert Lafarie, grand-maître de la confrérie de la garbure angloye, et Jean-Pierre Aren, grand chambellan de la confrérie du jambon de Bayonne. Accueillis dans le restaurant de Bruno Druilhe, dit Papa, aveyronnais pleine peau comme on le dit pour les cuirs des bovins qui paissent sur le plateau de Millevaches, les capés du Pays Basque ont donné quelques accents de leur pays dans cet établissement, avec en particulier des produits dérivés de la cerise, alcools et confitures, chocolats de la maison Antton d’Espelette fourrés de ganache au piment et à la cerise. Avec un accompagnement anisé de chez Ricard, les parfums du soleil étaient de sortie à l’heure du premier chapitre hors les vergers itsasuars. Et les premiers impétrants n’étaient pas les moins surpris de ce déploiement gourmand, sans dégustation cependant.


Baptême parisien confrérie de la cerise d’Itxassou après lui, eux...


Papa, porteur du chapeau auvergnat et de la blouse noire des maquignons, le « paillat » de billets de banque et de papiers, et notes importants dans la poche intérieure, était le premier à être honoré, et étonné d’une telle attention. « Je propose des produits du grand sud-ouest et, après la confrérie du piment d’Espelette qui m’a intronisé en octobre dernier, la cerise d’Itxassou vient aujourd’hui chez moi, j’en suis très fier.
Bruno Druilhe est un sacré personnage qui met en ligne des restaurants de facture identique et qui ne sont pas pour autant franchisés. « 
Mon système de travail repose sur un échange de compétences, de savoir faire, alors qu’une franchise repose sur un système vertical. Chez moi, le concept est général, mais chaque restaurant est unique. Il s’agit d’une formule de restauration à thème qui met en valeur les produits et les recettes de famille du sud-ouest. Une manière de proposer au client un retour aux sources, un art de vivre au naturel dans un concept campagnard et paysan qui propose des valeurs authentiques du terroir. Avec le piment d’Espelette en vedette accroché à tous les plafonds -on dit qu’il en achète dix mille cordes par an.


Baptême parisien confrérie de la cerise d’Itxassou ils ont prêté serment


Dans la foulée du Grand-Maître David Olaizola, « craquot » (bâton à crochet de bois servant à mettre à hauteur du cueilleur la branche chargée de fruits), en main, la série parisienne des intronisés se poursuivait. Avec Albert Roger, portant moustache à la Brassens, ancien fonctionnaire des finances, puis René Hourquet, ancien arbitre de rugby du comité Armagnac Bigorre et trésorier de la fédération française, tous deux aussi surpris de passer par la fourche caudine du ténor basque entrés, par sa volonté, dans l’ordre de la cerise d’Itxassou.
Le txistu du confrère bayonnais du jambon accompagnait la cérémonie, et les couplets de David Olaizola ajoutaient à la fête, au baptême pourrait-on écrire. Et l’on y serait encore si le premier chapitre de cette confrérie nouvelle, qui met un sacré coup de « jeunisme » dans ce monde gourmant, n’était programmé pour le samedi 2 juin, veille de la traditionnelle Fête de la Cerise, prévue pour le lendemain, dimanche 3 juin.


Papa et David


On dit que pour cueillir les prunes il faut secouer l’arbre, on ajoutera que pour créer la confrérie chargée de célébrer les qualités de ce fruit à queue verte, les premiers capés se sont agités les neurones pour mettre en lumière tout un village qui semblait passé dans l’ombre ces derniers temps.






















Baptême parisien confrérie de la cerise d’Itxassou pas si haut le bras, René


Jean Pierre AREN